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Bloquons Vienne !
Le rendez-vous avait été annoncé depuis plusieurs jours, les protestataires se sont retrouvé-es à partir de 9h à proximité du skate-park avant de partir pour bloquer les points névralgiques de la circulation viennoise.

C’était la grande inconnue de ce mouvement "Bloquons tout" annoncé en début d’été sur les réseaux sociaux : quelle allait être la participation ?
A Vienne comme ailleurs des rassemblements avaient été organisés par des réunions informelles et spontanées composées de citoyennes et citoyens.
A partir de 9h, la place Simone Veil a commencé à se remplir sous l’oeil attentif de plusieurs membres de la police municipale à vélo. La presse locale, désorientée par l’absence de meneurs et meneuses cherchait à savoir ce qui allait se passer.
Les revendications étaient cependant claires : ras le bol de la domination des élites financières, ras le bol de l’exploitation et des bas salaires, le peuple veut reprendre le pouvoir !
C’est ainsi que la foule s’est déplacée vers l’office du tourisme malgré une molle tentative de la police de l’en empêcher. Faut-il y voir un soutien implicite ? Alors qu’ailleurs en France les manifestant-es sont sauvagement gazé-es (Lyon, Paris, Bordeaux, Toulouse), à Vienne, la police encadre la manifestation qui démarre pourtant non déclarée en préfecture.

Près de 400 personnes s’emparent du quai Jean Jaurès stoppant ainsi la circulation jusqu’au carrefour St Louis. Le trafic est stoppé également sur la rive gauche et sur le pont Delattre de Tassigny. La foule joyeuse célèbre la lutte en chantant et en dansant depuis ce lieu central de la circulation à Vienne.
Une discussion s’en suit, quelle est la prochaine action ? Bloquer Leclerc ? Le barrage ?
C’est la force de ce mouvement : son horizontalité et sa démocratie.
La décision est prise de retourner vers le Sud, la manifestation repart afin de poursuivre le blocage des quais.
Au bout du cours Brillier, nouvelle discussion : quelles suites politiques donner à cette première mobilisation ? Plusieurs personnes prennent la parole pour témoigner de leurs difficultés du fait des salaires et des pensions trop basses, du fait du désengagement de l’Etat des secteurs pourtant cruciaux que sont la santé et l’éducation.
Une Assemblée générale est votée pour demain, jeudi 11 septembre à 18h30 au skate park en vue d’une poursuite des mouvements de protestation.
La manifestation se disperse petit à petit mais une trentaine de personnes décide de poursuivre les discussions place Simone Veil. Une personne témoigne : "on a appris de l’expérience des Gilets Jaunes, on a envie de poursuivre la lutte sans chef, sans partis politiques pour nous récupérer, en partageant nos expériences parce qu’on en peut plus de survivre".
Une première réussite donc qui en appelle d’autres. C’est une révolte sire ?